8 idées sur ChatGpt, une intelligence très artificielle

1 – ChatGpt ?

L’outil ChatGpt crée des réponses aux questions en agençant des groupes de mots qui sont souvent connexes dans le corpus de données que sont ses sources. Cela lui confère la capacité stupéfiante de répondre à nos questions en générant des phrases dont chacune est cohérente, dans un texte tout autant cohérent et convaincant : l’apparence d’une synthèse réfléchie, soupesée, affirmative, affichée par une I.A. droite dans ses bots,  en deux mots : créée intelligemment.

Depuis novembre 2023, l’application ChatGPT permet de dialoguer oralement, en n’importe quelle langue. L’illusion de discuter avce un humain s’en trouve décuplée.

2 – L’artifice, limite de l’outil

Sauf que… toute affirmative et convaincante que puisse être la réponse de ChatGpt, elle est fausse ; ou, tout au moins,  devons nous la considérer comme fausse, car n’étant qu’un agencement savant de groupes de mots en phrases, seul un expert du sujet est capable d’y détecter les erreurs.

3 – Des erreurs à foison

Tous les utilisateurs ayant testé cette IA en ont fait l’expérience : des livres attribués au mauvais auteur, des rôles politiques attribués aux mauvaises personnes, l’Histoire réinventée, des organes mal placés dans le corps humain… Comparant Nice à Grenoble, l’I.A. va insister sur la pollution atmosphérique de Nice, en ignorant celle, pourtant connue, de Grenoble.

L’outil apprends de ses erreurs : si l’utilisateur lui signale l’erreur et la corrige, ChatGPT ne refera plus cette erreur-là. Quoique… il arrive que l’outil s’entête dans son erreur : lors d’une discussion sur l’âge d’or de la science-fiction, ChatGPT se trompe de résumé sur un livre. Après que son erreur lui ait été signalée, l’outil a mixé les 2 résumés dans sa réponse, devenue totalement incohérente.

ChatGpt est donc un outil, simplement un outil, et, comme tout outil, il est dangereux si on ne l’apprivoise pas.

4 – L’IA reconnaît ses erreurs et ses limites

Si on lui fait remarque que sa réponse est erronée, l’IA s’excuse et quelquefois corrige, en approfondissant ses recherches. C’est peut-être une différence avec le commun des mortels, qui avoue difficilement ses faiblesses !
A la question suivante :
Peux-tu me décrire en quelques phrases pourquoi ton mode de fonctionnement ne permet pas d’assurer au lecteur la véracité des affirmations présentes dans les phrases que tu génères ?
l’IA a l’honnêteté de répondre clairement :
Je suis entraîné par OpenAI en utilisant des données textuelles trouvées sur internet, sans vérification de leur exactitude. Mon objectif est de produire des réponses cohérentes et convaincantes, mais je n’ai pas la capacité de vérifier la véracité des affirmations. Il est important de toujours vérifier les informations avec d’autres sources fiables.

5 – Du bon usage de GPT

Il y a pourtant un moyen d’utiliser la puissance de ChatGTP sans risque : lui fournir soi-même un corpus de données valide et vérifié (par copier/coller dans la conversation, ou, depuis novembre 2023, en sélectionnant les fichiers à utiliser), et lui demander de répondre à partir de ce corpus seulement, en se plaçant du point de vue (contexte) nécessaire ; par exemple, lui demander de répondre comme le ferait un biologiste.

6 – Son point fort : la programmation

Les prouesses de ChatGpt choquent avec la programmation : il est capable de générer des procédures et fonctions de programmation dans un ensemble toujours plus large de langages, et même de traduire du code d’un langage à l’autre. Toutefois, comme pour les textes littéraires et autres dissertations, seul un expert du langage sera à même de détecter les erreurs, dues généralement à un manque de précision dans la demande, mais aussi au manque d’intelligence de l’outil. Ici comme en littérature ou science, l’IA n’est alors qu’un assistant permettant de gagner du temps (beaucoup de temps, ne le nions pas) et d’éviter les erreurs grossières.

7 – l’I.A., un simple assistant ?

Oui, mais un assistant capable de faire gagner énormément de temps, et, c’est bien connu, le temps… c’est de l’argent.
Les entreprises de l’informatique utilisent fortement cet outil et les outils équivalents. Mais de nombreuses autres professions en tirent partie au quotidien : journalistes, influenceurs, écrivains… pour générer des idées, des scénarios, voire des livres complets. En 2023, la grève des scénaristes à Hollywood est le reflet de l’inquiétude de cette profession. Mais de nombreux autres métiers sont touchés à plus ou moins très court terme : la disparition des doubleurs est actée, avec les IA capables de traduire toute conversation en y mettant le ton.

L’intégration par Microsoft, son premier financeur, de ChatGPT sous le nom « Copilot » dans Microsoft Office 365, moyennant un abonnement supplémentaire, intègre dès aujourd’hui cet assistant dans le quotidien de millions d’utilisateurs professionnels.

8 – Et demain ?

Personne ne peut prédire l’avenir, et cet article pourrait bien être obsolète dès demain matin. Cependant, les premiers signes que nous voyons sur le marché préfigurent l’apparition d’IA généralistes ou spécialisées dans chaque secteur professionnel, alimentées par des données fiables, et accessibles moyennant un abonnement. Ainsi, bien peu sont les métiers à ne pas être impactés par cette révolution technologique accessible à tous, à très court terme.

Bien que l’inquiétude semble prévaloir aujourd’hui, seul le temps nous dira le rapport bénéfices/dommages de ces technologies sur nos sociétés.

A noter : la lisibilité de cet article a été améliorée en sollicitant la participation de… ChatGPT.